« Une poule doit pondre des œufs, une vache doit donner du lait, un canari doit chanter. Mais un chien gagne sa vie en ne vous donnant que de l’amour », a écrit Dale Carnegie dans How to Win Friends and Influence People. Cet auteur renommé de certains des meilleurs livres jamais écrits et pionnier des programmes de prise de parole en public savait deux choses sur le meilleur ami de l’homme que la plupart des gens ignoraient : tous les chiens aiment leurs propriétaires jusqu’à la tombe ; tous les chiens ne le montrent pas en aboyant des étrangers. Le premier est facile, le second défie les hypothèses standard. Basenjis, Greyhounds et Terre-Neuve sont des exemples de races de travail qui n’aboient pas. Souvent, leurs propriétaires veillent sur les petites races qui ne favorisent pas le harcèlement vocal. Pourtant, ils se nourrissent, se rendent chez le vétérinaire et gagnent néanmoins beaucoup de soins pour leur fidélité. Considérez-les comme le chien surveillé.
De même, la société semble avoir évolué pour regarder les gars faciles à vivre. Le dénonciateur, le moraliste et le ministre en chaire attirent maintenant l’attention pour ce qu’ils disent ou font. Dans le passé, c’était le devoir du ministre de surveiller nos échecs et de nous dénoncer quand nous nous trompions. Malheureusement, il est devenu le chien de garde. La table a tourné. Notre sens de la valeur a été modifié, ou pire, supprimé. Le bien a été érodé et la qualité inversée. Nous préférons célébrer celui qui se délecte des eaux troubles tant qu’il peut nous lancer quelque chose pour égayer nos trente-deux colorés. Pour faire simple, nous n’avons plus honte que le chien à quatre pattes qui ne gagne pas ses repas.
Aussi sans vergogne que nous soyons devenus, une race restante doit rester. Nous devons élever des bergers allemands, des chiens renifleurs forts et courageux qui peuvent scruter l’horizon et poursuivre l’histoire sans crainte. Nous devons élever des Rottweilers, des chiens de garde audacieux et courageux qui peuvent verrouiller le mal de la société en une seule bouchée. Le monsieur en pantalon et la dame en jean chic sur le chemin de terre de la vérité qui griffonnent avec la plume pour avoir une chance de réparer les maux de la communauté doivent retrouver le chemin du retour. Le journalisme – reportage objectif, d’investigation et réformateur – doit revenir aux tabloïds, à l’écran et au cyberespace. Nous avons besoin d’hommes et de femmes qui comprennent que les poulets que nous craignons sont morts de peur afin que nous puissions découvrir à quel point ils ont peur. Seuls ceux qui ont une maîtrise rare du monde des mots peuvent couper à travers le labyrinthe que la corruption et un mauvais leadership ont semé dans notre sol pour que nous puissions nourrir nos enfants. On peut apprendre aux jeunes à comprendre que cette nation et ses richesses leur appartiennent. Nos petits doivent apprendre que la droiture et l’espérance dans ces nuits les plus sombres doivent briller dans les recoins de la conscience humaine. Demain commence quand on dit la vérité aux gens à travers les yeux d’un chien de garde qui a trouvé un moyen d’échapper à la surveillance.